Garçonne

Un coup de ciseaux, un nouveau visage. Plusieurs élagages (ou une perruque) ont rendu possible la métamorphose de Freja Beha, la top danoise que toutes les enseignes de luxe s’arrachent.

La nouvelle Freja dans Vogue

La nouvelle Freja dans Vogue

Des milliers de filles lui ont piqué son carré sauvage. Seront-elles aussi nombreuses à demander à leur coiffeur de couper tout ce qui dépasse pour ressembler à un oiseau tombé du nid? David Bowie ou Mia Farrow, Freja est toute nue et forcément sublime. Des cheveux presque tondu, une couleur poil de carotte, une robe abstraite, des éclairs en guise de boucles d’oreilles et une mini croix. Une icône underground est née.

Leçon de style sur grand écran

Il arrive qu’un film se feuillette comme un spécial mode. La costumière de Klute avait sous la main de quoi écrire en costumes un morceau d’anthologie: des cuissardes en passant par la robe à paillettes, sans oublier le trench, le ceinturon, la blouse à jabots, le sac folk et une Jane Fonda sulfureuse à habiller. Sacré casting mode n’est-ce pas et Vogue japonais n’a plus qu’à réinterpréter le film avec Freja qui joue à la call-girl en rajoutant juste une paire de lunettes en supplément. Forcément sublime.

Freja nous décoiffe

Tout fonctionne autour de son visage aux proportions parfaites et de sa beauté qui a du caractère. Allez va, je suis sûre que vous faisiez partie de celles qui armées de leur coupure de magazine ont demandé à leur coiffeur le fameux dégradé à la Freja et au passage on prend une leçon de mode et de maquillage. Alors c’est parti pour une frange qui mange tout, un chignon tombé du lit, une queue de cheval sage comme une plume et un curly glossy!

Le Cocomaton de Chanel

D’abord il faut régler le tabouret à la bonne hauteur, choisir le rideau bleu ou orange même si les deux tonalités sont championnes ex-æquo pour nous faire un teint terne, pactiser avec la copine à l’extérieur qui tente de nous déconcentrer, guetter le flash pour éviter qu’il ne se se déclenche au moment où l’on ne s’y attend pas, capturant ainsi sur papier glacé une grimace arrachée à celle qui essaye de prendre la pose dans la cabine du métro et attendre le séchage des photos pendant les minutes réglementaires interminables.

Peu importe le photomaton et ses surprises, Freja est entrée dans la cabine après être passée entre les mains du staff de Chanel qui a préparé rien que pour elle des laines douces, des flanelles et des tweeds qui moussent, versé sur ses paupières un halo métallique avec Les Illusions d’ombre et peint ses ongles en graphite.

Dusty boots

Rugueuses, elles mordent la poussière et la neige, descendent de moto pour se frotter aux pavés urbains, fricotent avec les robes légères et les dentelles. Elles font partie de mon code génétique et ont fait se retourner Laura Smet croisée au Bon Marché!

LES BOTTES HATARI SELON KEIRA

LES BOTTES CAMBON SELON FREJA

LES BOTTES BUCOLIQUES SELON MISS PATCHOULI

Tout le monde en parle

Dans les années 1960 à l’époque de la mini-jupe, Gabrielle Chanel avait pour habitude de surveiller du haut de son escalier de la rue Cambon l’arrivée de ses couturières afin de vérifier qu’elles ne portent pas la maudite pièce de tissu qui découvrait les genoux, la partie la plus laide de l’anatomie féminine d’après Mademoiselle.

La campagne publicitaire de la collection printemps-été fait naître la polémique autour du corps frêle et glabre de Freja Beha,  sublime égérie de Chanel. Certaines y voient une apologie de la maigreur, d’autres une image asexuée du corps de la femme, de la perversité ou une objétisation.

J’ai beau retourner la photo dans tous les sens, rien ne me dérange. Tout semble représenter l’insouciance, les jeux interdits d’enfants terribles dans la douceur et la lumière de l’été. La nudité du mannequin reste pudique, elle ne montre rien de choquant à l’objectif et me ramène aux nymphes baignées de brume de David Hamilton.

JEUX D'EAU